Plus encore que beaucoup d’autres, nos professions ont connu
une transformation de l’environnement dans lequel nous travaillons. Et l’avenir
ne semble pas de nature à démentir cette conception évolutive.
Des traducteurs, des interprètes, diplômés de longue date
confronteront leurs expériences vécues avec celles de jeunes collègues et
pourront, par une distanciation critique, évaluer les compétences qui ont été acquises
au cours des études et en quoi celles-ci ont été utiles.
Tout naturellement se posera la question de l’efficacité de
la formation à l’ESIT dans nos sections Traduction, Interprétation et LSF, en
vue de l’exercice ultérieur de la profession. Quelles ont été, ou quelles sont,
les réactions, suivant que l’on est interprète ou traducteur, face aux
éventuels démentis des situations rencontrées ?
L’idée première de la profession, qui s’élabore au cours des
études, est-elle validée par la pluralité des expériences vécues ? Le
marché privé confronte à des réalités, notamment en termes d’organisation du
travail, de management, de comptabilité et de gestion du stress, qui s’ajoutent
aux exigences de l’opération traduisante. Certains continuent de préférer le
secteur institutionnel, pourtant perçu comme moins confortable qu’il ne l’a été
antérieurement et en dépit des contraintes grandissantes auxquels il est soumis.
Il se pourrait que celles-ci portent nombre de jeunes diplômés à préférer
exercer leur activité en freelance.
L’apport des nouvelles technologies sera évoqué. Si chacun,
quelle que soit sa génération, est conscient de la nécessité d’une
actualisation réitérée de ses compétences, notamment avec les nouveaux
logiciels de mémoire de traduction ou de dictée, certains feront entendre des
voix dissonantes sur le paradigme du constant progrès.
Les pratiques professionnelles ont changé et elles ne
manqueront pas d’évoluer. Les délais d’exécution des traductions, du fait de la
rapidité des modes de transmission, vont-ils encore diminuer ? Les
interprètes seront-ils plus fréquemment confrontés à l’interprétation à distance ?
Les logiciels de mémoire de traduction doivent pouvoir être
enrichis. Ce qui pose, à plus long terme, l’épineuse question de la TA.